Billet N°119 A. Sartelet

Raisins, melons, pêches, abricots…
Les jardins de Givet en 1787

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Voici un extrait du rapport sur la santé des habitants de Givet écrit par un médecin militaire, le docteur Michel, en 1787, à lire et à savourer : Nos jardins abondent en légumes de toute espèce et de la meilleure qualité ; les raisins, les melons, les pêches, les abricots, les prunes, les cerises, les poires, les pommes y mûrissent très bien et sont d’un goût délicat. La viande de boucherie est également très bonne, on donne la préférence au mouton d’Ardennes, dont la chair est d’un goût exquis. Le gibier est très commun dans ce pays et fort recherché pour son fumet. Les terres produisent des pois, des fèves, du colza, de la luzerne, de l’orge, du seigle, de l’avoine et de l’épeautre. Ce grain fait du pain très blanc. (Ci-dessus nature morte aux poires, pommes, raisins et melon, 1870).

Alain Sartelet

Billet N°118 A. Sartelet

« Cinquante écrevisses de la Meuse… »

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Voici une recette pour cuisiner les écrevisses de la Meuse  publiée en 1871 :  « Cinquante écrevisses de la Meuse, quatre gros oignons coupés en rouelles, émincez deux grosses carottes de Flandre. Ajoutez un bon morceau de beurre dans une casserole. Ajoutez thym, laurier, ail. Passez le tout jusqu’à la cuisson de la carotte. Ajoutez les écrevisses dans cette mirepoix et sautez-les jusqu’à leur cuisson. Retirez les écrevisses dans une soupière tenue chaudement. Ajoutez à la mirepoix une bonne bouteille de vin de Sauternes ou Meursault. Jetez une bonne poignée de gros sel, poivre ordinaire et un peu de piment, réduisez le tout de moitié. Ajoutez un bon morceau de beurre en arrêtant l’ébullition. Jetez le tout sur vos écrevisses. Ajoutez un jus de citron. Sautez le tout et servez chaud »…la table est mise, la belle vaisselle, les cristaux et le linge fin sont sortis, les invités s’annoncent….un fumet délicat monte de l’office en douces volutes…ce n’est hélas rien d’autre que le parfum de la nostalgie… Ecrevisses de Meuse où êtes-vous ?

Alain Sartelet

Billet N°117 A. Sartelet

Des obélisques sur le toit

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Les églises de Givet et de sa région avaient autrefois un air de famille, au moins quatre possédaient des toitures décorées d’obélisques aux angles, ces éléments de charpente recouverts d’ardoises ou de plomb à boule dorée formaient un beau décor élancé qui donnait une silhouette originale aux églises. On rencontre aussi ces éléments en Belgique dans bon nombre de toitures d’églises de l’époque Renaissance jusqu’au baroque. (Ci-dessus à gauche, l’église d’Aubrives, 1642, à droite l’église de Vireux-Wallerand, 1578 et ci-dessous à gauche l’église de Givet Notre-Dame dans son état de 1612. Au milieu l’église d’Hargnies, 17ème siècle et à droite l’église de Chimay, 1732).

Alain Sartelet

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Billet N°116 A. Sartelet

Une église gothique méconnue à Vireux-Wallerand

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L’église de Vireux-Wallerand, dédiée à saint Georges, le tueur de dragon, présente au regard un aspect sévère mais il faut en  faire le tour, vous découvrirez alors un chœur gothique intact depuis l’époque de sa construction en 1552, cette date est sculptée sur les remarquables voûtes gothiques en charpente, quasiment uniques dans les Ardennes. Il faut aussi admirer le clocher daté de 1578 et à l’intérieur une superbe cuve baptismale datée de 1584. Sculptée dans la magnifique pierre bleue de Givet, sa caractéristique très rare pour la région est de présenter sur ses côtés les symboles sculptés des quatre Evangélistes. Dans une région où très peu de bâtiments de la fin de l’époque gothique ont survécu aux guerres, l’église de Vireux-Wallerand, malgré sa nef reconstruite après 1823, se présente comme une remarquable et précieuse exception à faire connaître et à mettre davantage en valeur (Ci-dessus à gauche  le chevet de 1552 et ci-dessus à droite le « saint Matthieu » de la cuve baptismale) Toute la région de Givet regorge de merveilles d’architecture encore trop ignorées !

Alain Sartelet

Billet N°115 A. Sartelet

Au temps où le maître de la foudre dominait le Mont-Vireux

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Il y eut à l’époque romaine sur le Mont-Vireux un formidable monument dédié au dieu Jupiter. Aujourd’hui réduit à l’état de fragments, ce monument a été identifié par l’archéologue J.P. Lémant. C’était une très grande colonne en pierre bleue, probablement peinte, supportant une statue de Jupiter à cheval brandissant son foudre sous forme de faisceaux d’éclairs et terrassant un « géant » à queue de serpent, ce groupe sculpté était censé protéger les récoltes. Très répandu dans l’est de la gaule romaine ce type de colonne symbolisait la lutte du bien contre les forces mauvaises et souterraines. Il y eut de nombreuses colonnes de ce modèle dans les Ardennes, plus ou moins grandes, celle de Mouzon, colossale, atteignait 15 mètres de hauteur. La destruction volontaire de la colonne de Vireux fut la marque de l’implantation et du triomphe du christianisme dans la région au 4ème siècle. (Ci-dessus à gauche un Jupiter trouvé en Lorraine et à droite une restitution Allemande montrant les vives couleurs d’origine) Assurément, à l’époque romaine la grande colonne du Mont-Vireux devait se voir de loin !

Alain Sartelet

Billet N°114 A. Sartelet

Fromelennes, une ferme abbatiale de Félix Pré ?

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Imposante construction des années 1780, en brique et pierre bleue, la « Ferme » de Fromelennes est bien mystérieuse car on ignore encore ses liens historiques réels avec la toute proche abbaye de Félix Pré. Ce qui est sûr c’est que ce bâtiment est inhabituel par sa taille et par sa division en logis (partie droite détériorée et abaissée mais avec une très belle porte conservée, ci-dessus à droite) et partie agricole à grand portail (ci-dessus à gauche) Les caves renferment plusieurs fragments de pierres tombales provenant sans doute de l’église abbatiale dont un morceau de tombe d’abbesse ( ?) orné de colonnettes gothiques typiques du 14ème siècle (dessin ci-dessous) la ferme de Fromelennes a aussi conservé, c’est rare, deux de ses épis de faîtage en cuivre verdi par le temps (ci-dessous à droite).

Alain Sartelet

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Billet N°113 A. Sartelet

La « Vanité » de Rancennes

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La toute petite église de Rancennes est d’aspect bien modeste mais son intérêt est immense au point de vue de l’histoire puisqu’elle est bâtie sur les restes d’une très grande villa romaine. A l’intérieur une plaque de marbre (17ème siècle ?) a été remployée dans le socle d’un des autels. On y voit une « Vanité » c’est-à-dire une évocation édifiante des symboles de la brièveté des choses terrestres, un sablier ailé, image du temps qui s’enfuit, un ange tenant une faux, appuyé sur un crâne reposant sur une étoffe parsemée de larmes et enfin à gauche une pelle et une pioche, instruments évoquant clairement le creusement de la tombe avec un bassin, une paille et des bulles de savon, image suprême des choses qui ne durent pas. Le thème des bulles de savon (comme celui du verre fragile) eut une vogue extrême autrefois dans l’art des natures mortes comme sur ce détail d’un tableau de 1650.

Alain Sartelet

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Billet N°112 A. Sartelet

Un légionnaire égyptien dans la vallée

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Saint Maurice, le nom du patron de la paroisse d’Aubrives révèle,  comme l’ardoise de Vireux,  la présence des premiers chrétiens dans la vallée mosane, son culte a dû se répandre parmi les soldats ou les marchands circulant au long de la voie romaine passant par Givet. Maurice était un soldat égyptien des légions romaines, sa foi chrétienne a entrainé son martyre (à Agaune, Suisse actuelle) avec celui de toute son armée lors du « massacre des légions thébaines» pendant la grande persécution de l’empereur Dioclétien au 3ème siècle. Les noms des saints-patrons des paroisses cachent souvent la fabuleuse histoire des origines du christianisme dans la Gaule romaine. Malheureusement le très beau buste reliquaire de saint Maurice (ci-dessus) datant du 17ème siècle a été volé dans l’église d’Aubrives en 2008. Ce buste qui semble tout droit sorti d’un opéra baroque est à comparer avec la fascinante figure du saint guerrier noir portant cotte de maille (statue du 13ème siècle, abbaye Saint-Maurice d’Agaune, Suisse) qui nous montre un « égyptien » comme on le concevait à l’époque de saint Louis !

Alain Sartelet

Billet N°111 A. Sartelet

De l’or dans les cuves des tanneurs

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Depuis l’époque médiévale le cours de la Houille fut intensément exploité à Givet, moulins,  pêcheries et tanneries. Givet se forgea une réputation mondiale par l’excellence de ses cuirs. Les marchands tanneurs de Givet exportaient jusqu’aux Indes, ils devinrent des notables, bourgeois et riches propriétaires terriens  à l’exemple de Bertrand de Wespin (1660-1738) qui s’était offert la magnifique ferme de La Haye à Aubrives et dont la pierre tombale est toujours dans l’église Notre-Dame au Petit-Givet. Ses armoiries portent une cuve de tanneur avec deux maillets. Complément indispensable des tanneries, les moulins à écorces étaient nombreux autrefois tout au long de la Meuse, ils permettaient de broyer les écorces de chêne pour obtenir une poudre brune, astringente, le tan, servant à colorer les peaux. La robustesse des cuirs de Givet était due à la merveilleuse qualité des peaux importées de Buenos-Aires et de Monte-Vidéo via le Havre ou Anvers, à la qualité de l’eau de la Houille et à l’excellence des écorces. Il fallait presque un an de travail par peau ! d’où le coût élevé du « cuir de Givet ».

Alain Sartelet

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Billet N°110 A. Sartelet

Une simple ardoise…

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Dans les fouilles menées par l’archéologue Jean-Pierre Lémant dans la petite chapelle qui se tenait autrefois sur les pentes du Mont-Vireux (ci-dessous), fut découverte une ardoise (67cmx25cm, ci-dessus) sur laquelle était gravé le début d’une phrase latine commençant par EXAUDI (écoutes !) adressée à Dieu. Cette découverte est capitale pour l’histoire de la région. Ce début de psaume chrétien selon les spécialistes a été tracé à la fin du 4ème siècle. Nous avons donc sous les yeux une des toutes premières traces de l’implantation du christianisme dans la région, culte « oriental » sans doute arrivé dans les bagages de soldats des légions qui suivaient les voies romaines. C’est un témoignage primordial car il précède de près de deux siècles les prédications de Saint-Walfroy et la destruction de la statue géante de la DEA ARDUINNA. Une ardoise, une simple ardoise mais qui témoigne du bouleversement religieux du monde antique et annonce une ère nouvelle. (Ci-dessous un solidus d’or de l’empereur Théodose contemporain de l’implantation chrétienne dans la région de Givet).

Alain Sartelet

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Mairie de Givet
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