Billet N°111 A. Sartelet
De l’or dans les cuves des tanneurs
Depuis l’époque médiévale le cours de la Houille fut intensément exploité à Givet, moulins, pêcheries et tanneries. Givet se forgea une réputation mondiale par l’excellence de ses cuirs. Les marchands tanneurs de Givet exportaient jusqu’aux Indes, ils devinrent des notables, bourgeois et riches propriétaires terriens à l’exemple de Bertrand de Wespin (1660-1738) qui s’était offert la magnifique ferme de La Haye à Aubrives et dont la pierre tombale est toujours dans l’église Notre-Dame au Petit-Givet. Ses armoiries portent une cuve de tanneur avec deux maillets. Complément indispensable des tanneries, les moulins à écorces étaient nombreux autrefois tout au long de la Meuse, ils permettaient de broyer les écorces de chêne pour obtenir une poudre brune, astringente, le tan, servant à colorer les peaux. La robustesse des cuirs de Givet était due à la merveilleuse qualité des peaux importées de Buenos-Aires et de Monte-Vidéo via le Havre ou Anvers, à la qualité de l’eau de la Houille et à l’excellence des écorces. Il fallait presque un an de travail par peau ! d’où le coût élevé du « cuir de Givet ».
Alain Sartelet