Billet N°109 A. Sartelet

Janvier 1782, abbaye de Félix Pré…
Un cri retentit dans la nuit : Au voleur !

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Par une nuit, sans lune, en janvier 1782, plusieurs voleurs escaladèrent le mur d’enceinte de l’abbaye de Félix Pré et pénétrèrent dans le logis abbatial en cassant un carreau. La mère abbesse, Dieudonnée Stassart (armoiries ci-dessus), réveillée par le bruit se mit à hurler « au voleur » par une fenêtre et les malandrins s’enfuirent avec un maigre butin, quelques chandeliers, une douzaine de cuillères à café en argent, un huilier-vinaigrier d’argent (sans doute une belle pièce d’orfèvrerie comme celle-ci-dessous d’époque Louis XVI) et un poids d’horloge en plomb ! Il y eut une enquête de la police locale mais les voleurs courent encore ! Le récit du drame, très détaillé, est paru dans la « gazette des gazettes » le célèbre journal de Bouillon, il montre que les voleurs avaient préparé leur forfait en tuant les trois gros chiens de garde de l’abbaye !

Alain Sartelet

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Billet N°108 A. Sartelet

Le joyau de l’abbaye de Waulsort

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La toute proche abbaye de Waulsort possédait autrefois un véritable trésor unique en son genre, un disque de 10 cm en cristal de roche (un quartz comme l’améthyste mais translucide et incolore) gravé de scènes inspirées de la Bible (histoire de Suzanne, livre de Daniel) et offert par l’empereur Carolingien Lothaire II à l’abbaye Notre-Dame au 9ème siècle. Cette intaille est une des plus précieuses au monde, elle fut sertie dans une monture dorée au 15ème siècle. Elle resta à Waulsort jusqu’en 1795 où elle fut brisée et jetée dans la Meuse par les révolutionnaires venus piller l’abbaye. Retrouvé dans la Meuse, le précieux cristal fut vendu et revendu maintes fois. Pour le voir il faut aujourd’hui se rendre à Londres où il fait la gloire du British Museum. Ce chef d’œuvre expatrié demeure à nos yeux un témoignage éclatant de la richesse des abbayes mosanes au moyen-âge…Ci-dessus à droite une autre intaille Carolingienne montrant la Crucifixion.

Alain Sartelet

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Billet N°107 A. Sartelet

D’Artagnan, un mousquetaire du roi à Charlemont

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Oui vous avez bien lu, d’Artagnan, le célèbre mousquetaire immortalisé par Alexandre Dumas est venu dans nos Ardennes ! Il a participé en avril 1640 au siège de la forteresse espagnole de Charlemont mené par le maréchal de La Mailleraye. Siège d'ailleurs sans succès car les troupes de Louis XIII durent se replier après l’explosion de leur dépôt de poudre logé dans l’église d’Aubrives (l’église actuelle sera reconstruite en 1642). De son véritable nom, Charles de Batz-Castelmore, d’Artagnan eut une brillante carrière militaire, il est aussi connu pour avoir arrêté Nicolas Fouquet le trop sémillant ministre de Louis XIV, il fut tué en 1673 au siège de Maastricht et fut pleuré du roi. Ci-dessus la célèbre croix des mousquetaires et ci-dessous reconstitution de tir au mousquet.

Alain Sartelet

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Billet N°106 A. Sartelet

Un chandelier géant dans la Vallée

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Il était d’usage au moyen-âge que chaque édifice religieux d’importance possède un chandelier géant en bronze (ou plutôt en laiton) inspiré du célèbre chandelier antique en or du temple de Jérusalem. Un chandelier géant médiéval est connu à Notre-Dame de Mézières, il fut déplacé au 17ème siècle dans le chœur de la collégiale de Braux où l’on perd sa trace. C’était une œuvre probable des dinandiers de Dinant ou de Bouvignes, une œuvre colossale haute de plusieurs mètres et qui pesait une tonne. Il voyagea, vu sa taille et son poids,  sans doute sur une grande barge sur la Meuse entre Dinant, Givet, Mézières et Braux. Pour vous donner une idée de son aspect, voici (ci-dessus à gauche) celui du 12ème siècle conservé dans la cathédrale de Brunswick en Allemagne, il est haut de 5 mètres et ne pèse que la moitié du poids de notre chandelier mosan. Ces chandeliers exceptionnels avaient alors un sens liturgique très profond, les sept lumières étant les signes des sept dons de Dieu : sagesse, intelligence, conseil, force, science, piété et crainte de Dieu. (Ci-dessus à droite, reconstitution de la « Ménorah » d’or massif du temple de Jérusalem) Un aspect peu connu et étonnant du moyen-âge mosan.

Alain Sartelet

Billet N°105 A. Sartelet

1685, la triste « affaire des cadets » de Charlemont

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Le fort de Charlemont abritait sous Louis XIV, le « roi-soleil » une compagnie de cadets-gentilshommes, soit 475  garçons âgés de 15 à 24 ans. En mai 1685 se déroula un duel entre deux cadets s’acheva par la mort de l’un d’eux. Le survivant fut arrêté et condamné à mort mais grâce à des complicités il réussit à s’échapper. 17 autres cadets s’enfuirent avec lui et le menèrent au-delà de Namur mais les 17 garçons furent arrêtés à leur retour. L’affaire fit grand bruit et vint jusqu’au roi qui se déclara « chagrin et fort mal satisfait ». Un conseil de guerre fut organisé, le roi demanda cependant à ce que l’on épargne 7 garçons, les plus jeunes et les moins coupables. Les 10 autres furent condamnés à mort. Détail horrible, les condamnés, menés sur le lieu de l’exécution durent tirer au sort avec des billets de papier noir ou blanc, le blanc signifiant la vie, le noir la mort. Deux billets noirs décidèrent du sort de deux cadets qui furent fusillés sur le champ. Les huit autres furent ramenés en prison puis dispersés dans d’autres unités. Ce jour-là le soleil avait une tache !

Alain Sartelet

Billet N°104 A. Sartelet

Givet et Charlemont en 1581

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Magnifique,  ce détail d’une carte des environs de Givet (orthographié Gyvet) qui a longtemps appartenu à la Maison des ducs de Savoie, ce document extrêmement précieux est  aujourd’hui conservé à Turin. C’est sans doute une des plus anciennes représentations de Givet et de Charlemont,  le fort voulu par Charles Quint est tout juste achevé, devant lui se trouvent deux gros rochers de marbre dont l’un servira de base à l’actuel fort Condé (à noter aussi la potence avec un pendu).  La ville de Givet est encore en partie enfermée dans son antique muraille en demi-lune remontant au castrum carolingien, on y distingue la silhouette de l’église Saint-Hilaire et en front de Meuse ce qui doit correspondre au château et à la tour Victoire. Tout cela est certes assez schématique mais Charlemont, la partie primordiale de l’ensemble au point de vue militaire,  est représenté avec beaucoup de soin.

Alain Sartelet

Billet N°102 A. Sartelet

Le chef d’œuvre de Monsieur de Vauban

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C’est un authentique chef d’œuvre signé Vauban qui risque de disparaître à Givet, les fortifications du Mont d’Haurs sont en grave péril, effondrements, décollements de parements… C’est pourtant un lieu d’exception, quasiment le seul camp retranché du génial architecte subsistant en France. Le plus beau fleuron de cet ensemble unique est la grande porte datée de 1704, il s’y exprime grâce à un superbe dessin, de majestueux pilastres, toute la puissance du « roi-soleil » ici triomphe la force et la sobriété, plus de fioritures, aucune sculpture, seule la majesté demeure. Ne laissons pas disparaître cette merveille, véritable « cathédrale militaire » ! Bien qu’intégrée au parc naturel du Mont d’Haurs cette très belle porte est toujours en danger. Il est évidemment hautement louable de protéger les fleurs, les arbres et les créatures qui y vivent mais n’oublions pas les pierres surtout lorsqu’elles sont si bellement agencées de main d’homme.

Alain Sartelet

Billet N°102 A. Sartelet

Tout Givet sur un cachet de cire rouge

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Voici le sceau du « Magistrat » de Givet (assemblée des échevins), il figure sur un document daté de 1718 conservé aux archives départementales. Ce sceau est rarissime et tout à fait étonnant car on y voit les deux Givet, certes schématisés, en vue à vol d’oiseau. On reconnait la Meuse qui forme une courbe traversant le sceau de haut en bas, le pont de bateaux, le clocher de l’église Notre-Dame, le fort de Charlemont sur son rocher…Une vue à comparer avec la vue ci-dessous.

Alain Sartelet

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Billet N°101 A. Sartelet

Infernal, ce café !

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Il est bien oublié aujourd’hui le café que l’on buvait autrefois dans les forges ou les « boutiques » de la Vallée pour se donner courage et force afin de résister au dur labeur et à la chaleur torride des fourneaux Cela consistait à passer le café en remplaçant l'eau par de l’eau de vie bouillante ! Légende, ou réalité ???

(L'abus de café infernal est dangereux pour la santé)

Alain Sartelet

Billet N°100 A. Sartelet

Un tressage immémorial

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Dans le beau livre de Simenon, « Maigret chez les flamands », qui se déroule à Givet, un des personnages,  le vieux Peeters,  exerce la profession de vannier, un métier trop oublié aujourd’hui.  C’était pourtant un art qui remontait à la nuit des temps ainsi en témoigne cette reconstitution de fauteuil gallo-romain ou de char en osier (ci-dessous) ou encore ce superbe détail d’un tableau du flamand Lukas Van Valckenborch (ci-dessus) montrant la récolte des tiges de saule en hiver au bord d’un cours d’eau gelé.

Alain Sartelet

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Mairie de Givet
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