Billet N°139 A. Sartelet

Une forêt dans les combles de Saint-Hilaire

picture

Photographiée par Monsieur Pierre Cartiaux, voici la magnifique charpente qui domine le chœur de l’église Saint-Hilaire de Givet. Cet impressionnant nœud de charpente s’appelle une enrayure et il date de la fin des travaux de reconstruction de l’église par Louis XIV. Ces travaux sont faciles à dater, l’année de couverture a été inscrite en chiffres monumentaux et plein de fantaisie à la voûte du chœur, 1702 ! Ils sont formés de fleurs et de végétaux réalisés en stuc. Un détail semble très troublant, remarquez cette drôle de fleur en fin de date, ne serait-ce pas une allusion à la comète découverte un matin d’avril 1702, bien lumineuse au-dessus de l’horizon ? l’artiste, anonyme, a-t ’il voulu immortaliser un signe du ciel ?

Alain Sartelet

picture

Billet N°138 A. Sartelet

Abbaye Notre-Dame de Félix Pré, un triste spectacle !

picture

C’était une des dernières granges monastiques des Ardennes, elle n’existe plus ! l’ignorance a triomphé. Cette grange cistercienne était pourtant miraculeusement parvenue intacte jusqu’à nous avec son splendide portail aux armes de l’abbesse Bernarde de Ratky ornées de lions , d’une crosse, d’une couronne et de la croix de l’ordre militaire et royal de Saint-Louis. La date de construction, 1763, y était gravée. Sur la façade arrière 4 ancres de fer formaient la même date. Cette démolition avait pourtant reçu un avis défavorable de l’architecte des Bâtiments de France mais rien n’y a fait. C’était sans compter sur les « réseaux sociaux » et l’intervention de quelques personnes vigilantes et celle, décisive, du maire de Givet, la pierre armoriée a pu être épargnée (de justesse) c’est une petite consolation. Le site de Félix Pré semble hélas voué au pire, rappelons ici qu’il y a trois ans disparaissait le portail médiéval de la cour agricole de l’abbaye et sa niche gothique des années 1520 (ci-dessous à droite). Il reste encore à ce jour le logis à pavillon du fermier, un beau bâtiment du 18ème siècle, encore intact, jusqu’à quand ? (clichés Pascal Gaulain et Alain Sartelet).

Alain Sartelet

picture

Billet N°137 A. Sartelet

Les tournesols de Saint-Hilaire

picture

Chef-d’œuvre encore trop méconnu, jamais étudié en détail, l’orgue de l’église Saint-Hilaire de Givet est à redécouvrir…et à restaurer. Son splendide et élégant buffet orné de peintures sur bois est contemporain de la reconstruction de l’église entre 1680 et 1706. Il est tout ruisselant de motifs sculptés et dorés qui font la part belle aux fleurs de tournesol et ce n’est certes pas un hasard ! Le tournesol était en ce temps un symbole religieux et monarchique. Cette fleur toujours tournée vers le soleil était vue comme l’image du Christ et du roi. Quoi de plus naturel pour une église reconstruite par Louis XIV que de rendre hommage à son bâtisseur ! A titre d’exemple, regardez cet autoportrait du peintre Van Dyck (1632, ci-dessous) il y montre sa fidélité à son roi assimilé à un grand tournesol et à l’héritier du trône symbolisé par un bourgeon.

Alain Sartelet

picture

Billet N°136 A. Sartelet

Les abeilles de Revin

picture

Trois abeilles d’or sur champ d’azur figurent sur les armoiries du célèbre théologien revinois Charles René Billuart (1675-1687) sur sa pierre tombale et sur la chaire de Vérité, accompagnées de sa devise LABORE ET ARTE (avec travail et habileté) L’abeille, fort utile à l’homme par son miel est une créature symboliquement « chrétienne » puisqu’elle fournit la cire destinée à illuminer les autels. La ruche et sa reine sont aussi un symbole de l’Eglise placée sous le commandement de Dieu. Ces armoiries ont été choisies par le pieux et lettré Dominicain sans doute pour rendre un hommage polititique et spirituel au pape Urbain VIII Barberini (1568-1644) et à Antoine Barberini archevêque-duc de Reims (1607-1671) tous en effet portent des armes presque similaires, seule la position des abeilles change (ci-dessous, vitrail de l’église Santa-Maria in Aracoeli, Rome).

Alain Sartelet

picture

Billet N°135 A. Sartelet

Pour trente deniers…

picture

Ce chef d’œuvre du milieu du 17ème siècle se trouve en l’église Saint-Maurice d’Aubrives. Admirons ce tableau aux merveilleux coloris acidulés qui représente la Cène, le dernier repas du Christ. Autour d’une table ovale nappée de bleu ciel, siègent Jésus de face, nimbé de lumière et les douze apôtres drapés de jaune, de bleu, de rose et de vert. Seuls deux disciples sont identifiables, Jean, la tête appuyée sur la poitrine du Christ et Judas qui tient dans son dos la bourse, fruit de sa trahison. Autre symbole fort : le plat central contient un agneau, image du sacrifice du Christ « agneau de Dieu ». Cette très belle toile a été offerte à l’église en 1657 en l’honneur de la confrérie du Saint-Sacrement par Henry Mareschal, militaire au service du roi d’Espagne Philippe IV et son épouse Anne Catherine de Haussart apparentée à la famille des Auxbrebis, les seigneurs d’Aubrives. Les armes du donateur figurent sur le tableau, elles combinent étoiles et grappes de raisin, on retrouve les armoiries des Mareschal sur ce jeton de la même époque (ci-dessus à gauche et en couleur ci-dessous).

Alain Sartelet

picture

Billet N°134 A. Sartelet

La galerie de Foisches

picture

Bien que mutilée et murée la galerie de la ferme dite « des Templiers » (en fait elle n’a aucun rapport avec les chevaliers de l’ordre du Temple) présente côté cour une remarquable suite de sept arcades reposant sur des colonnes toscanes de pierre bleue supportant des claveaux sculptés qui ont tous été martelés  sans doute parce qu’ils représentaient des têtes d’animaux jugés trop monstrueux. De quand date cette splendide architecture ?, les avis divergent mais il est probable que la ferme soit la résidence fortifiée bâtie à la fin du 16ème siècle ou au début du 17ème siècle par un riche fournisseur aux armées, Jacques du Haulsart ou Hilaire Waultier. Cette galerie devait être à l’origine très proche d’une galerie de cloître comme celle des Franciscains de Liège (ci-dessous). Merveilleuse Renaissance mosane !

Alain Sartelet

picture

Billet N°133 A. Sartelet

Des tôles de cuivre pour la marine royale

picture

C’est à Landrichamps que subsiste cette magnifique « batterie » de cuivre fondée en 1787 par un capitaine d’industrie wallon, Antoine-Laurent de Jacquier de Rosée. On laminait ici de grandes plaques de cuivre destinées à doubler la partie immergée de la coque des navires de guerre ou de commerce (ci-dessous, les ETATS DE BOURGOGNE, un des derniers « trois-ponts » lancé par la monarchie en 1790 et son doublage en cuivre rouge sous la ligne de flottaison) Ce procédé permettait d’éviter les dégâts causés par les tarets, des mollusques marins friands de bois. La région de Givet possède un patrimoine industriel de la plus grande importance. La « batterie » de Landrichamps fut en effet une des premières de France à laminer des tôles de cuivre de grande taille mais on y fabriquait aussi et du fil de laiton et des chaudrons faisant suite aux célèbres dinanderies.

Alain Sartelet

picture

Billet N°132 A. Sartelet

« La » Dame de Meuse

picture

Oui vous avez bien lu, « La Dame de Meuse » c’est la dénomination correcte, authentique et très ancienne de ce site fabuleux : la plus belle et la plus majestueuse boucle de la Meuse. Ici pas de jeunes épouses dévergondées trompant leurs maris partis guerroyer dans les lointaines croisades et transformées en rochers pour leur apprendre la chasteté ! Le plus haut rocher était en fait placé sous l’invocation de « La Dame » c’est-à-dire Notre-Dame (la Sainte-Vierge) sans doute depuis l’aube du christianisme dans la région. La légende des « Dames de Meuse » si populaire a été forgée de toutes pièces à la fin du 19ème siècle. Les cartes le prouvent, même celles assez récentes où il est clairement indiqué ROCHERS DE NOTRE-DAME DE MEUSE (ci-dessous). La Vierge était alors invoquée pour la sauvegarde des bateliers et leur éviter les pièges des eaux traitresses d’une Meuse non domestiquée. Ici, comme au rocher de Revin, la Vierge succéda vraisemblablement à une divinité gallo-romaine protectrice du commerce fluvial.

Alain Sartelet

picture

Billet N°131 A. Sartelet

Un meurtre à Hierges en 1652

picture

Vous connaissez tous sans doute la fameuse « croix du duel » belle œuvre de style gothique finissant (ci-dessus à droite) qui trône sur la place du village de Hierges et qui commémore un duel de l’an 1579. Il existait autrefois dans le village une autre croix de pierre bleue commémorant un meurtre commis le 17 mars 1652 sur la personne de Michel Anseau. Cette croix déplacée et brisée n’est connue que par à un fragment correspondant à la barre transversale de la croix (ci-dessous) conservé dans une maison particulière. C’est cependant assez pour  reconstituer le dessin primitif de ce monument  (ci-dessus à gauche, dessin Alain Sartelet) quant aux circonstances de l’assassinat,  la personnalité de la victime et de son meurtrier nous ignorons tout !

Alain Sartelet

picture

Billet N°130 A. Sartelet

« Le presbytère n’a rien perdu de son charme,
ni le jardin de son éclat »

picture

Vous avez reconnu cette très belle maison d’Hargnies, austère, à la sobre ordonnance, tout le charme d’une demeure de la fin du 18ème siècle est là. Il s’agit de l’ancien presbytère reconstruit vers 1780 par l’abbé Joseph Monin (1741-1829) un ancien Prémontré de l’abbaye de Laval-Dieu devenu en 1791 curé d’Hargnies. Il allait devenir en 1798 le second (et dernier) évêque constitutionnel des Ardennes. Une dignité bien fugitive qui cessera avec le Concordat de 1801. Il a laissé le souvenir d’un homme favorable aux évolutions, « d’une fraîcheur charmante », toujours souriant, aimé et respecté de ses paroissiens. Jusqu’à sa mort (à Paliseul) il restera fidèle à l’église constitutionnelle et célèbrera la messe revêtu de ses habits d’évêque portant la croix pectorale et l’anneau pastoral. Quant au titre de ce court récit qui s’applique si bien au presbytère d’Hargnies, c’est la phrase-clé d’un célébrissime roman policier paru en 1907 ( lequel ?).

Alain Sartelet

Mairie de Givet
Résumé de la politique de confidentialité

Ce site utilise des cookies afin que nous puissions vous fournir la meilleure expérience utilisateur possible. Les informations sur les cookies sont stockées dans votre navigateur et remplissent des fonctions telles que vous reconnaître lorsque vous revenez sur notre site Web et aider notre équipe à comprendre les sections du site que vous trouvez les plus intéressantes et utiles.