Billet N°129 A. Sartelet

Saint-Hilaire de Givet au 16ème siècle,
une flèche hérissée de lucarnes

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Regardez bien la curieuse silhouette du clocher de l’église Saint-Hilaire de Givet dessinée en 1598 (ci-dessus à gauche) par Adrien de Montigny le génial dessinateur au service du duc de Croÿ, elle nous montre une toiture très élancée, une flèche en fait, hérissée d’une multitude de lucarnes. C’était au moyen-âge et à la Renaissance une caractéristique des toitures régionales. L’église représentée sur ce dessin n’existe plus elle a été incendiée et reconstruite après le siège de 1675. La multitude de lucarnes, comme ici au Palais Curtius de Liège élevé entre 1600 et 1610 (ci-dessus à droite) donnait aux édifices civils, militaires ou religieux une allure vraiment attachante et particulière complétant la beauté des toitures de la Renaissance mosane.

Alain Sartelet

Billet N°128 A. Sartelet

Une affaire de fausse monnaie à Hargnies !

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Cela se passait il y a bien longtemps ! L’affaire se déroula sur le fabuleux site de Plein-Mont à Hargnies ! On y voit encore distinctement les restes impressionnants (le rempart ci-dessus) d’un château fouillé par l’archéologue Jean-Pierre Lémant. Ce château avait été bâti sur un éperon rocheux en pleine forêt, non par un seigneur local mais par des faux-monnayeurs qui sévissaient sous le règne de Philippe-le-Bel (1268-1314)  (rappelez-vous « le roi de fer » dans « Les Rois maudits »). Dans cet endroit quasiment inaccessible, nos escrocs fabriquaient de fausses monnaies d’argent et de faux florins d’or (ci-dessus la matrice ou coin en fer à comparer avec un véritable florin en or orné du lys et de saint Jean-Le-Baptiste, ci-dessous) Le florin était alors une belle et bonne monnaie ayant cours dans toute l’Europe (une sorte de d’euro médiéval), en l’imitant nos brigands espéraient ne pas trop se faire remarquer. Mal leur en pris car le site fut détruit et incendié par les autorités. A cette époque forger de la fausse monnaie était un crime de lèse-majesté et les coupables étaient ébouillantés !

Alain Sartelet

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Billet N°127 A. Sartelet

La maison au pignon de Rancennes

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C’est sans doute une des plus anciennes maisons de la région (depuis la disparition de la maison à colombages de Hierges datée de 1413). Elle a conservé une allure encore  médiévale, un pignon gigantesque en front de rue, une petite porte étroite en plein cintre et la trace de plusieurs fenêtres à meneaux dont un bel exemple, muré, subsiste à l’étage (ci-dessus à droite). Cette belle maison très (trop !) remaniée est cependant un bon témoin de l’architecture civile bourgeoise du 16ème siècle. Son ampleur inhabituelle dans un village laisserait entendre qu’elle a pu avoir un lien (logis ?) avec les seigneurs du lieu,  la famille de Zeebergh, aristocrates, fonctionnaires royaux à la cour d’Agimont et  militaires au service de « Sa Majesté Catholique » (le roi d’Espagne) dont plusieurs sépultures armoriées ornent les églises de Givet (ci-dessous à gauche, trois monts surmontés de trois étoiles) et de Rancennes. (Ci-dessous à droite maison médiévale à grand pignon, quai aux Herbes, Gand).

Alain Sartelet

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Billet N°126 A. Sartelet

L’eau miraculeuse de Charnois

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Le village de Charnois était autrefois, comme Revin, célèbre pour son « eau de Saint-Quirin » réputée souveraine pour guérir les abcès des tendons des mains et des pieds et même la lèpre selon certains. Les moines du couvent des Dominicains de Revin vendaient des flacons d’eau de Meuse dans laquelle on faisait macérer de l’herbe de Saint-Quirin mais ici à Charnois l’eau était gratuite et sanctifiée par la présence d’une borne-potale refaite en 1864 où trônait une statue de saint Quirin (le saint patron du village et de la paroisse) avec un tronc pour les offrandes. La source domestiquée a été remplacée par une pompe de fonte mais le charme de l’endroit demeure. Saint Quirin est un petit cachotier car derrière sa figure de chrétien bienveillant se cache ESUS-QUIRINUS dieu gallo-romain amant de la déesse REGANI, la toute puissante protectrice des bateliers de la Meuse, bien avant la Vierge Marie et saint Nicolas.

Alain Sartelet

Billet N°125 A. Sartelet

L’empereur Charlemagne de Hierges à Givet

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Sur le célèbre et magnifique vitrail de l’église de Hierges le grand empereur est représenté dans toute sa majesté de souverain canonisé par l’Eglise (ci-dessus à gauche), couronne, cuirasse armoriée (le fameux aigle à deux têtes) globe crucifère, épée de Justice et auréole, tout contribue à la gloire impériale, derrière lui tourbillonnent les eaux d’un fleuve (la Meuse ?). Que fait Charlemagne ici ?, c’était tout simplement le saint patron du donateur du vitrail, le givetois Charles Rigaut mais aussi et surtout le saint patron de Charles Quint et de la dynastie règnante des Habsbourg. Le patronage de saint Charlemagne se retrouve aussi à Givet puisque l’église du fort de Charlemont lui était dédiée (sceau de l’église de Charlemont ci-dessous à droite). (pour plus de détails sur l’église de Hierges, voir le livre : « L’église Saint-Jean-Baptiste de Hierges, joyau de la Renaissance mosane » en vente au Centre des Métiers d’Art de Givet).

Alain Sartelet

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Billet N°124 A. Sartelet

A Hierges, le plus ancien vitrail des Ardennes

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L’église Saint-Jean-Baptiste de Hierges abrite un splendide vitrail daté de 1616, le plus ancien de toute la région. La Vierge en gloire est drapée de nuances de gris, environnée de rayons dorés contrastant avec le sublime bleu du ciel. La Vierge est environnée d’étoiles et ses pieds reposent sur un croissant de lune. L’enfant Jésus, blond, bouclé, auréolé, rayonne comme l’astre du jour et nous rappelle l’hymne de Clément d’Alexandrie (150-220) :

En une course prodigieuse,
L’Astre d’en-haut, le Fils de Dieu,
S’est élancé dans nos ténèbres
Comme un soleil à son lever :
Nous te saluons, ô lumière !

L’enfant tient dans sa main une pomme (ci-dessous) qui symbolise le rachat des péchés du monde. Ce vitrail, outre sa beauté, est d’un très grand intérêt historique car on y voit une rarissime représentation de saint Charlemagne et les armoiries des donateurs, nous y reviendrons.

Alain Sartelet

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Billet N°123 A. Sartelet

Les « potales », la foi populaire sur les chemins

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Les potales sont des stèles de pierre portant une niche pour abriter une statue de la Vierge ou de saint, un texte de dédicace et parfois un tronc pour les offrandes. Elles sont toujours financées par des particuliers en remerciement d’une grâce ou pour obtenir une protection particulière ainsi celle (aujourd’hui démontée) de saint-Joseph-Thaumaturge (guérisseur) pour la protection des voyageurs à Vireux-Saint-Martin (ci-dessus à droite reconstitution de l’état au 17ème siècle, dessin Alain Sartelet extrait du livre « Givet et sa région à travers les siècles » à paraître en octobre 2015) Témoins d’une intense dévotion populaire, ces potales subsistent en petit nombre dans la région de Givet. Ici (en haut à gauche) la potale dédiée à la Vierge « DEI GENITRIX » la « Mère de Dieu » encore en place rue de la Chapelle à Vireux-Saint-Martin. Détail pittoresque, les lettres les plus hautes de la dédicace (ci-dessous) forment ce qu’on appelle un « chronogramme » ce sont des chiffres romains qui, une fois additionnés, forment la date de construction, ici 1733 ! (clichés André Majewski).

Alain Sartelet

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Billet N°122 A. Sartelet

Hierges, la ferme seigneuriale des comtes de Berlaymont

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Sur ce magnifique cliché pris vers 1900 (ci-dessus), la ferme seigneuriale de Hierges, apparaît dans toute sa splendeur héritée du 16ème siècle, elle est en effet contemporaine de la transformation du château en palais de la Renaissance par Charles de Berlaymont vers 1560 (ci-dessous ses armoiries). Autour d’une étroite cour centrale se déploient les divers bâtiments, trois granges, le petit pavillon carré de la forge et le logis, belle construction dotée de fenêtres à meneaux. L’ensemble très ramassé évoque les temps de guerre, un précieux témoin en subsiste : la porte fortifiée digne d’une entrée de château fort avec sa solide poutre de bois coulissante. Le logis est aujourd’hui la seule partie encore debout de cet ensemble remarquable. La « Cense Berlaymont » pour reprendre son ancien nom est entretenue avec soin et avec goût ce qui mérite d’être signalé, c’est aussi un des plus beaux endroits du village, bordé par les fraîches rives de la Jonquière, boisées et fleuries d’iris.

Alain Sartelet

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Billet N°121 A. Sartelet

Les colombages, un héritage venu du Moyen Âge

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Cette maison de Vireux-Wallerand (Ci-dessus à gauche), aujourd’hui disparue, était en partie construite en colombages, un usage très répandu au Moyen Âge dans la Vallée de la Meuse très riche en bois de charpente. Il subsiste assez peu de maisons construites de cette manière, les plus belles sont à Revin (dont, ci-dessus à droite, la célèbre maison « espagnole » construite avec des chênes abattus entre 1510 et 1515, l’année de la victoire de Marignan et du sacre de François Ier) mais il faudrait redécouvrir toutes celles de Vireux-Wallerand où les colombages subsistent. La plus ancienne maison en bois de la région se trouvait à Hierges (disparue) ses poutres étaient sculptées de personnages et elle portait la date gravée de 1413 ! Cependant, regardez bien (ci-dessous) cette façade de la maison forte de Foisches ou cette maison de Givet datée de 1751 le quadrillage des poutres de bois hérité du Moyen Âge a survécu très longtemps dans le style de la Renaissance mosane, la pierre bleue a simplement remplacé les poutres de bois ! Toute l’architecture de la région est ainsi imprégnée d’un héritage médiéval qui s’offre chaque jour à nos yeux !

Alain Sartelet

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Billet N°120 A. Sartelet

Or, argent et grenat, le bijou du Mont-Vireux

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Ce superbe bijou en argent doré serti de six grenats a été trouvé par l’archéologue J.P. Lémant au Mont-Vireux. Il a beau dater de la fin de l’époque mérovingienne (vers le 8ème siècle) il nous interpelle par ses belles lignes géométriques dignes d’une création contemporaine. C’est une plaque qui servait probablement à orner un vêtement ou le baudrier d’un militaire. L’orfèvre a utilisé un motif d’origine biblique, le « nœud de Salomon » un nœud sans début ni fin, puissant et populaire symbole d’éternité qui peut se lire dans un sens chrétien et qui fut largement utilisé de l’époque romaine à l’époque romane. (Ci-dessous à gauche mosaïque romaine décorée d’un nœud de Salomon, au centre un grenat et à droite une plaque ronde en or et grenat de l’époque mérovingienne. Patrick Périn, le célèbre archéologue d’origine ardennaise, a montré que les grenats très largement en vogue à l’époque mérovingienne étaient importés d’Inde, de quoi réviser nos idées sur les routes commerciales et la mobilité des hommes et des marchandises d’autrefois !).

Alain Sartelet

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Mairie de Givet
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