Sur cette assiette, vous reconnaissez le château de Hierges tel qu’il était avant l’incendie de 1792. Cette faïence d’Andenne fait partie d’une série inspirée des dessins et gravures de Remacle Le Loup (1694-1746). Elle est conservée au musée Groesbeeck de Croix à Liège et date des années 1820-1830, un écho des faïences françaises de Creil-Montereau.
Alain Sartelet

Trois têtes de loups figurent sur les armoiries de Fumay, enregistrées officiellement par la France en 1696 mais sans doute bien antérieures... A propos de loups, voici une histoire aussi étonnante que véridique publiée dans un journal du Nord en 1843 :

Alain Sartelet

Superbe cette gravure de Georges Arnald réalisée en 1820. 1820 : nous sommes en pleine Restauration mais aussi en plein romantisme, Mary Shelley vient d’écrire son célèbre roman « Frankenstein ». Le clair de lune n’est pas ici choisi au hasard, le romantisme marque le triomphe du sentiment, du fantastique et du rêve sur la raison. La lune et ses effets de nuages transcendent ici le paysage et rendent le spectateur sensible à la féérie tout en distillant une émotion où pointent l’inquiétude et le mystère…un décor idéal pour un roman de Paul Féval ou Eugène Sue, non ?
Alain Sartelet

Voici un minuscule panneau de verre ancien (1), enchâssé dans les verrières modernes de l’église de Ham-sur-Meuse. Une sainte, entre deux colonnes pansues comme celles du palais d’Erard de La Marck, prince-évêque de Liège ; c’est sainte Barbe, drapée, nimbée d’or, portant évangéliaire et palme du martyre. La sainte avait été enfermée dans une tour qui figure au second plan, gros clocher mosan. Barbe savait l’art de fendre la roche pour échapper à ses bourreaux, on la priait beaucoup dans la Vallée de la Meuse, elle protégeait, et protège encore, ceux qui travaillent sous terre, ardoisiers, mineurs, carriers mais aussi les architectes et les manieurs de feu, métallurgistes, artificiers, canonniers et pompiers, bref une sainte qu’il vaut mieux avoir de son côté ! Ce tout petit panneau de vitrail, rescapé des guerres, fait pendant à un autre, orné d’une splendide crucifixion (2) Ce sont là deux œuvres uniques, caractéristiques des années 1500 avec leurs grisailles illuminées de jaune d’argent. Mais, regardez, derrière sainte Barbe, ce ciel gris tacheté de blanc… ne dirait-on pas qu’il neige ?
Alain Sartelet
Clichés Inventaire Grand-Est

Qui, avant Monsieur Pierre Cartiaux sacristain de l’église, avait observé que les clés des grandes arcades de la nef étaient non seulement décorées…mais toutes différentes ? C’est une révélation pour les amoureux du vieux Givet et l’occasion d’admirer pour la première fois ces motifs de coquilles, fleurons et feuillages, il y en a dix et ils fleurent bon la plénitude des arts décoratifs sous le règne de Louis XIV car, rappelons-le, la nef a été achevée en 1683. Une question reste en suspens…stuc ou pierre peinte ?
Alain Sartelet
Clichés Pierre Cartiaux

Cette rarissime affiche de recrutement fut placardée sur les murs de Givet à la fin de l’Ancien Régime. On y promet « toutes sortes d’égards » et …beaucoup d’argent, les recruteurs seront largement récompensés. Voilà de bien alléchantes propositions….On signe où ? Ce régiment de « chevaux- légers » (armés légèrement) exista entre 1779 et 1788 et fut en garnison à Givet en 1783 sous les ordres du comte Armand Jean d’Allonville (1732-1811), futur cadre de l’armée des Princes au moment de la Révolution, il ne revint jamais en France et mourut dans la misère à Londres.
Alain Sartelet

L’église Saint-Martin de Vireux mérite d’être mieux connue, elle renferme des merveilles, ainsi cet orgue de 1784, petit certes, mais sans doute le plus beau, le plus élégant des Ardennes, il nous étonne par sa richesse sans doute voulue par le seigneur du lieu, comte de Hamal. Tout y est grâce, regardez la majesté de sa tribune, loge royale, où jouent courbes et contre-courbes, et ces médaillons où d’espiègles marmousets suivent négligemment leur partition tandis qu’une jeune Cécile, sainte patronne des musiciens, égrène quelques notes sur un orgue de salon…le charme inégalé du 18e siècle.
Alain Sartelet
Clichés Inventaire Grand Est

L’ancien cimetière longeant l’église de Hierges possède une jolie chapelle funéraire de style néo-gothique construite pour la famille de l’industriel Louis Soret, décédé en 1904. Les ronces qui envahissent l’intérieur de la chapelle menacent un beau vitrail presque sorti de son cadre. Cette petite verrière représente le roi saint Louis, patron du fondateur de la chapelle, portant la couronne d’épine du Christ que le roi avait fait venir à grands frais de Constantinople. Ce vitrail aux riches couleurs (noter l’intense violet de la tunique du roi) sorti des mains d’un excellent maître verrier est un petit trésor méconnu à sauvegarder, avant qu’il ne soit trop tard…
Alain Sartelet

Ce sont les restes, assez remaniés, d’une ancienne grande demeure bourgeoise du vieux Givet que nous pouvons contempler rue du Petit Port, d’anciennes baies à meneau très modifiées et notamment un beau portail à arcade moulurée (1) Comment dater ce vestige, rarissime rescapé de l’incendie qui ravagea Givet en 1675 ? C’est simple il suffit de le comparer avec son jumeau, le portail du clocher de l’église de Vireux-Wallerand (2) qui lui est bien daté par de grands chiffres de fer en façade (des ancres ou tirants). La réponse : 1578 (à quelques mois près !).
Alain Sartelet

Le Musée National du Moyen-âge (Hôtel de Cluny) dans sa nouvelle salle du trésor fait la part belle à un chef d’œuvre, témoin de l’extraordinaire effervescence artistique qui inonda littéralement la vallée de la Meuse pendant l’époque romane de Verdun à Maastricht en passant par Braux, Givet, Waulsort, Huy et Liège. Ce témoin, éblouissant, est un fragment du célèbre retable « de la Pentecôte » venant de l’abbaye de Stavelot (1, détail du Christ bénissant) Cette splendeur, ces riches couleurs, aujourd’hui visibles dans les musées touchaient autrefois les églises les plus modestes de la Vallée qui, ne l’oublions pas, étaient peintes, à l’intérieur comme à l’extérieur ; voici une restitution des couleurs originelles, blanc et rouge, de la collégiale de Molhain (2, dessin Alain Sartelet).
Alain Sartelet
