Grisaille et or à Ham-sur-Meuse

Voici un minuscule panneau de verre ancien (1), enchâssé dans les verrières modernes de l’église de Ham-sur-Meuse. Une sainte, entre deux colonnes pansues comme celles du palais d’Erard de La Marck, prince-évêque de Liège ; c’est sainte Barbe, drapée, nimbée d’or, portant évangéliaire et palme du martyre. La sainte avait été enfermée dans une tour qui figure au second plan, gros clocher mosan. Barbe savait l’art de fendre la roche pour échapper à ses bourreaux, on la priait beaucoup dans la Vallée de la Meuse, elle protégeait, et protège encore, ceux qui travaillent sous terre, ardoisiers, mineurs, carriers mais aussi les architectes et les manieurs de feu, métallurgistes, artificiers, canonniers et pompiers, bref une sainte qu’il vaut mieux avoir de son côté ! Ce tout petit panneau de vitrail, rescapé des guerres, fait pendant à un autre, orné d’une splendide crucifixion (2) Ce sont là deux œuvres uniques, caractéristiques des années 1500 avec leurs grisailles illuminées de jaune d’argent. Mais, regardez, derrière sainte Barbe, ce ciel gris tacheté de blanc… ne dirait-on pas qu’il neige ?

Alain Sartelet

Clichés Inventaire Grand-Est

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