Billet N°017 A. Sartelet

Un scandale au couvent des Récollectines de Givet en 1781

Une curieuse affaire a défrayé la chronique locale en 1781, Marie-Victoire de Liancourt, une jeune noble, fille majeure du marquis Charles-François-Louis d’Escageul de Liancourt, garde d’artillerie au fort de Charlemont entra en religion au couvent des Récollectines de Givet. Le père s’opposa formellement au choix de sa fille, un procès s’ensuivit devant la prévôté de Givet. Le jugement désigna d’autres couvents dont l’abbaye de Félix Pré avec obligation d’un temps de réflexion de six mois à l’expiration duquel ladite Marie-Victoire pourrait, si elle en était toujours désireuse entrer au couvent des Récollectines. Le jugement stipulait que la mère supérieure des Récollectines pourrait être contrainte de remettre la fille à son père. Marie-Victoire mécontente de la sentence porta l’affaire devant le parlement de Flandres qui cassa le jugement du prévôt de Givet et rendit la liberté de prendre le voile à la jeune fille en condamnant le père à verser 500 livres pour la pension de noviciat plus 150 livres de pension annuelle. Huit années plus tard le couvent était supprimé !

Alain Sartelet

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Billet N°016 A. Sartelet

Les obélisques du cardinal de Richelieu

L’histoire commence vers 1630 dans les carrières de Givet, deux grands obélisques de marbre rouge veiné de blanc dont la splendeur était appréciée des princes et des rois, furent sculptés à la demande du Cardinal de Richelieu pour orner le pavillon d’entrée de son splendide château du Poitou (maquette). Après la Révolution le château fut détruit et en 1807 les obélisques furent achetés par Joséphine de Beauharnais et offerts à son époux, Napoléon  Bonaparte. Le futur empereur, sensible à l’art  égyptien depuis son retour de la campagne d’Egypte (1798-1801) fit placer les obélisques sculptés d’hiéroglyphes dorés pour l’occasion sur la façade de son château de La Malmaison près de Paris. Ils y sont toujours, un bien lointain voyage depuis les carrières ardennaises !

Alain Sartelet

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Billet N°015 A. Sartelet

1860, la percée sous Charlemont.

L’arrivée du chemin de fer à Givet sera, sous Napoléon III, couronnée par la création d’un ouvrage d’art, remarquable aux yeux des experts, témoignant du double parrainage de l’architecture civile et de l’architecture militaire. Ce tunnel, long de plus de 500 mètres et creusé en plein roc, coûta plusieurs milliers de franc-or, il fut achevé en 1862. Lorsque vous arrivez à Givet ou lorsque vous en partez par le train, vous remarquez encore nettement, côté gare, les meurtrières qui défendaient l’accès au tunnel, elles sont  surmontées d’évents pour évacuer la fumée des tirs. Derrière se trouvent des salles ou casemates elles aussi dotées de meurtrières pour le tir au fusil dans le tunnel. Jusqu’à son déclassement la place forte de Givet bénéficia des dernières avancées technologiques militaires.

Alain Sartelet

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Billet N°014 A. Sartelet

La belle disparue !

Permettez-moi, amis lecteurs, de regretter la disparition de l’ancien hôtel de ville de Givet, rasé en 1903, pour faire place à l’actuel bâtiment plus vaste, plus moderne et jugé lors de son inauguration en 1905 « l’un des plus beaux du département » (ah bon ?) L’ancienne mairie avait été élevée à l’extrême fin du XVIIème siècle et n’étais pas achevée à la mort de Louis XIV en 1715. Elle était construite dans le plus pur style de la « Renaissance mosane » cette merveilleuse rencontre de matériaux faisant jouer avec bonheur les trois couleurs tant aimées de la région, le bleu de la pierre, le rouge des briques et le gris-bleu-violacé  des ardoises. Ce petit bijou d’architecture, d’une sobre élégance, n’a pas survécu et c’est bien dommage pour la beauté de  place d’Armes !

Alain Sartelet

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Billet N°013 A. Sartelet

Des jardins à la française pour le lieutenant du roi

Regardez cette reconstitution des environs de la tour Victoire au milieu du 18ème siècle, vous devez reconnaître au moins deux choses, la tour Victoire en bord de Meuse, incluse dans les fortifications du quai (elle n’a pratiquement pas changé)  et en bas du dessin la grosse maison en brique et pierre où se trouve aujourd’hui le café du Musée rue Saint-Hilaire. Entre les deux s’étendait un jardin à la française clos de murailles. Ce dessin, fait pour nos lecteurs,  montre la résidence du lieutenant du roi, en quelque sorte l’hôtel particulier du représentant du roi à Givet. Cet ensemble qui occupait toute la place Victoire actuelle est l’ultime étape de l’évolution de l’ancien château devenu résidence royale sous Charles Quint et ses successeurs espagnols et dont les origines remontent au 10ème siècle. Nous vous conterons par la suite d’autres étapes de l’évolution de ce site exceptionnel et dont l’importance passée (et présente !) est souvent ignorée des Givetois.

Alain Sartelet

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Billet N°012 A. Sartelet

Un fromage oublié, le « Mettophé » de Givet

Un médecin militaire de Givet , le docteur Michel, signalait dans un rapport de 1787 : «l’habitant, sobre, consomme un peu, très peu, de bœuf, de mouton et de veau, des choux, des carottes, des navets, des salades et surtout  des pommes de terre, du beurre, du fromage mou, ou lait caillé et écrémé connu sous le nom de « mettophé »

Ce nom wallon « mettophé » est un mot composé de « mou » et de « tôt-fait »  (pour la texture et la rapidité de la fabrication). Le babeurre (ou « petit-lait ») chauffé, caillé et égoutté dans des étamines était ensuite émietté à la fourchette, salé, poivré et agrémenté de piment doux puis pressé dans des linges et entre deux planches alourdies d’une grosse pierre. Après quinze jours de fermentation le fromage était divisé en blocs d’une livre ou d’une demi-livre ou encore en boulettes. Ce fromage se conservait deux à trois mois. A Givet ce fromage a, hélas !, disparu mais chez nos voisins belges on fabrique encore une tarte au « stofé », veinards !!!!

Alain Sartelet

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Billet N°011 A. Sartelet

William Turner à Givet

Le célèbre peintre anglais Turner (1775-1851) bien connu pour ses effets de brume et de lumière parcourut toute l’Europe dans les années qui suivirent l’Empire et la Restauration, ses pas le guidèrent à Givet où il vint plusieurs fois notamment en 1824 et 1839. Il nous a laissé de magnifiques aquarelles dont voici deux exemples datés de 1839. Ce maître de la peinture, précurseur des impressionnistes, nous livre ici deux superbes vues de Givet, prises du nord, dans lesquelles, ciel gris et brumes bleues-rosées surmontent le pont de pierre et Charlemont.

Alain Sartelet

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Billet N°010 A. Sartelet

La place d’Armes de Givet en 1797

Cette Rarissime et merveilleuse gravure se trouve dans les collections de la bibliothèque Nationale à Paris, elle représente l’actuelle place Carnot de Givet dans son état de 1797. La vue est certes naïve dans ses proportions et perspectives mais on y reconnaît parfaitement l’église Saint-Hilaire avec la vieille halle aux grains en bois qui longe l’édifice depuis le règne de Louis XIV. A droite figure l’ancien hôtel de ville à arcades et au centre…un arbre de la Liberté sagement planté dans sa caisse (la Révolution est toute proche encore ! nous sommes en plein Directoire, le général Bonaparte termine la campagne d’Italie…)

Alain Sartelet

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Billet N°009 A. Sartelet

Les trois lys manquants de Saint-Hilaire

Le magnifique et imposant maître-autel de l'église Saint-Hilaire de Givet présente une singulière image, reflet de la société d'ancien régime extrêmement hiérarchisée, la croix est placée tout en haut et juste au-dessous sont placées les armes de France peintes et dorées (le roi tenait son pouvoir de Dieu dans la mythologie politique du temps !) Si l'on regarde bien, les trois fleurs de lys sont abîmées et grossièrement redessinées à la peinture. Les véritables fleurs de lys du 17ème siècle ont été effacées (à la révolution ?) et jusqu’à une époque récente remplacées par une sculpture que l’on voit sur les cartes postales des années 1900. Cette sculpture représentait un pélican nourrissant ses petits (image du Christ et de l’Église offrant sa chair pour le salut des hommes) elle à été démontée et replacée vers 1980 sur le dessus du tabernacle.

L’église Saint-Hilaire recèle ainsi une foule de détails passionnants et de merveilles à (re)découvrir

Nous y reviendrons…

Alain Sartelet

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Billet N°008 A. Sartelet

Un bulbe sur le clocher de Notre-Dame ?

Cela n’aurait sans doute pas plu à Victor Hugo (voir ci-dessus) mais si l’on en croit le document dessiné en 1643 (ci-dessous) et représentant l’église du Petit Givet et son enclos fortifié entouré d’eau, le clocher de Notre-Dame était moins sobre qu’aujourd’hui. On distingue nettement de petits obélisques aux angles de la corniche et un gros bulbe sur le clocher. Tout cela rappelle furieusement le clocher de la collégiale de Chimay en Belgique, preuve d’une même parenté stylistique, le superbe baroque des Flandres et du Hainaut, à une époque où les frontières n’étaient pas les nôtres !

Alain Sartelet

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Mairie de Givet
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