Billet N°058 A. Sartelet
D’immenses radeaux sur la Meuse
Nous conservons l’image dessinée vers 1580 (ci-dessus) d’un grand radeau passant à Givet aux pieds du fort de Charlemont. Il est constitué de troncs assemblés, sept hommes, deux grands gouvernails, à l’avant et à l’arrière et six rames latérales en assuraient la manœuvre. Descendre la Meuse en radeau était autrefois un exercice courant, il permettait de charrier facilement des troncs d’arbres pour le commerce du bois. Certains radeaux pouvaient atteindre 200 mètres de longueur. On a comptabilisé à Hastière au 15ème siècle le passage de 700 radeaux par an. Dans les zones d’abattage le long de la Meuse, les troncs ébranchés et écorcés étaient mis à l’eau, assemblés sous forme de radeaux temporaires puis conduits au fil de l’eau vers Dinant, Namur, Huy, Liège ou Maastricht et Anvers où ils étaient démontés et vendus comme bois de charpente aux constructeurs de maisons ou de navires. Cette pratique du « radelage » ou « flottage » perdure, pour le plaisir, en pays Basque (ci-dessous).
Alain Sartelet